Histoire de Volvic  
   
      Volvic

     

[ Les origines ] - [ Volvic ] - [ L'exploitation de la pierre de Volvic ]
[ Les captages de l'eau de Volvic ]

 

Altitude: 500 m. Superficie: 2755 hectares. Population: 4165 (1198)

Bourg important de vignerons et ouvriers de la pierre, la commune de Volvic réunit en janvier 1790 les trois paroisses de St Priest, St Julien et Notre-Dame. Deux mois plus tard, y est établi le chef-lieu d'un nouveau canton du district de Riom, canton de 7 communes ou collectes: Charbonnières les Varennes, Crouzol et villages, Loubeyrat, Saint -Coust et Châtel-Guyon, Saint Genès l'Enfant, Saint Hippolyte. Avec le Consulat, le canton disparaît et Volvic est intégré dans le canton Riom-Ouest cependant que Crouzol et villages entrent dans sa commune (1801)

Lors de l'occupation allemande, Volvic a subi de très dures représailles notamment les 1er mars et 26 juillet 1944 : arrestations, incendie de deux immeubles; 23 habitants ont été déportés; 14 morts on déportation auxquels s'ajoutent 3 fusillés et 3 tués au maquis.

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Les origines

L'origine du nom de VoIvic Vulvico (fin VIIème), Volvicum (1080), Vulciacum (1165), Wulvico (1195) est incertaine, peut-être de vol, prélatin signifiant montagne et vicus village.

Sidoine Apollinaire parle d'un " pagus Vialoscensis "; rien ne permet de l'identifier à Volvic comme beaucoup l'on fait; de même il est aventuré de tirer des conclusions à partir de l'épitaphe datant de 636 qui y a été découverte. Mais, peu après, Volvic entre bien dans l'histoire.

La vie de St Priest relate comment cet évêque de Clermont fut tué en 674 dans la villa qu'il possédait à Volvic. Enseveli en ce lieu, il devint l'objet d'une grande vénération : son successeur Avit Il y fit bâtir une église et établir un monastère. Un bourg se développe, qui dépend au début de la paroisse de Riom et deux autres chapelles (ou oratoires) y sont construites ; elles deviendront les églises de St Julien et Notre Dame.

Une large enceinte forme un enclos de 5ha à l'intérieur duquel se différenciaient l'ensemble monastique autour de St Priest et l'ensemble domanial autour de St Julien.

L'importance du culte de St Priest explique aussi que, sans doute à la fin du VIIe siècle, les reliques de l'apôtre de l'Auvergne St Austremoine, aient été transférées d'Issoire à Volvic. Elles y restent jusqu'en 848, gagnant alors l'Abbaye de Mozac, en présence de Pépin II d'Aquitaine. Celui-ci aurait fait ouvrir le tombeau de St Priest et, avec l'accord de l'évêque de Clermont, il en aurait fait retirer plusieurs reliques pour les donner au monastère de Flavigny en Bourgogne et à diverses églises. Par ailleurs, le monastère se trouve rattaché (avant 1169) à l'abbaye de Mozac.

Une seigneurie laïque s'est également affirmée (Aguin de Volvic en 1016, Théodat de Volvic en 1080) mais on ne sait où se situait exactement leur château. Bientôt apparaissent les Bosredon et surtout les Tournoêl dont les droits concurencent ceux du chapitre cathédral et de l'abbaye de Mozac.

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Volvic

Le bourg est bâti sur une coulée de lave issue du Puy de la Nugère, sur l'escarpement de faille entre la plaine de la Limagne et la chaîne des Puys.

Le volcan est complexe; après une phase strombolienne qui voit naître trois petits cônes survient une grande explosion. Celle-ci crée un maar occupé par un lac de lave qui déborde au nord et à l'est. Par la suite, sur le lac naissent de nouveaux édifices stromboliens.

C'est la première montagne d'Auvergne qui a été identifié comme volcan, par Guettard en 1751. Cependant dès 1248, sa lave fut utilisée pour édifier la cathédrale de Clermont. La roche andésitique fut nommée pierre de Volvic car elle était exploitée et transportée par les ouvriers de cette petite ville. C'est aussi le gigantesque filtre par où passe toute l'eau des sources de Volvic.

Son développement est lié d'une part à un facteur religieux, l'existence de trois églises, d'autre part à un facteur économique, l'exploitation de la pierre à partir du XIIIème siècle.
Comme il a été dit, le renom de St Priest a entraîné la création de chapelles puis d'une importante agglomération : maisons nobles comme celle des Montespedon ou des Astorg de Montifaut ou maisons bourgeoises entourent la " grande fontaine " qui présente comme il se doit une statue de St Priest et qui est au XVe siècle surmontée d'une croix.
Une certaine richesse attire les bandes pendant la guerre de Cent ans notamment celles d'Arnaud d'Albret, seigneur de Cubzac, qui après Poitiers (1356) marche sur Riom " ardant, tuant et rançonnant " et qui s'empare de Volvic en mars 1357. Les habitants se sont réfugiés au château de Tournoël.

C'est à la pierre de lave et à l'eau minérale que Volvic doit aujourd'hui sa renommée nationale et internationale.
La pierre de Volvic ne fut exploitée qu'à partir du XIIIème siècle, car les ouvriers ne disposaient pas antérieurement d'outils suffisamment résistants pour l'extraire et pour la tailler.

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L'exploitation de la pierre de Volvic

Jusqu'au début du XIIIème siècle, les monuments d'Auvergne étaient construits en arkose ou en calcaire. Alors, très rapidement ces matériaux sont remplacés par l'andésite, une roche volcanique, issue notamment du puy de la Nugère et formant d'abondantes coulées au-dessus de Volvic; très résistante, réfractaire aux acides, elle est insensible aux agents atmosphériques. Ciseaux et taillants s'émoussaient sur cette pierre très dure jusqu'a ce que vers les années 1170-1180 soit mis e au point en Dauphiné une technique permettant d'obtenir un acier de qualité.

La chapelle de l'abbaye de Mégemont, fondée en 1206 et de suite édifiée est en andésite. La " pierre de Volvic " est d'abord utilisée pour les monuments religieux et notamment pour la construction de la cathédrale gothique de Clermont à partir de 1248. La construction était à peine entamée quand le seigneur de Bosredon qui possédait les cheires met en exploitation l'extrémité de la coulée de lave de la Nugère: une convention est signée avec l'évêque Guy de la Tour: moyennant une redevance annuelle de 20 sols, le constructeur de la cathédrale peut extraire et transporter à Clermont toute la pierre nécessaire.

Volvic doit beaucoup au Duc Jean de Berry qui, en 1360, vient habiter Riom et se fait construire une magnifique résidence en pierre de Volvic dont seule subsiste actuellement la Sainte Chapelle. Les hôtels particuliers se multiplient à Clermont, Montferrand, Riom : divers carriers se partagent les commandes mais il n'y a pas de grosse entreprise.

Avec le Premier Empire, l'exploitation est entièrement transformée. C'est que le comte de Chabrol est devenu préfet de la Seine en 1812: les conduites d'eau de la capitale sont désormais en pierre de Volvic. Pour exploiter les carrières, couper et sculpter la pierre, l'expédier à Paris, il fait appel aux frères Michel et François Brosson originaires de Volvic. Il les pousse à moderniser les installations, leur assurant d'importantes commandes de bornes fontaines, de dallages, de bordures de trottoirs, de conduites d'eau pour Paris. A ces commandes des travaux publics se joignent celles de nombreux particuliers. Volvic y gagne beaucoup et sa population passe de 2647 habitants en 1806 à 3449 en 1836.

L'histoire de la pierre est dès lors surtout celle des techniques : à l'extraction, les galeries sont abandonnées quand on peut installer des grues dans les carrières; pour le transport, il se faisait par charrettes et par bateaux sur l'allier ; à partir de 1855, quand est ouverte la ligne Paris - Clermont, Riom devient la gare d'expédition par chemin de fer. La ligne Clermont - Tulle, mise en service en 1881, passe par les carrières de Volvic et une station y est établie par la compagnie P.O., loin du bourg. Riom va retrouver son rôle de gare principale en 1890 quand la Société des Batignolles qui avait pris la concession en 1882 a terminé la liaison directe (18 km) de Riom à Volvic -gare par Marsat et Volvic - bourg mais par une voie étroite et fortement tortueuse. Jusqu'en 1914, cette ligne est très fréquentée (de 150 à 200 trains par mois). Des tarifs spéciaux sont consentis pour le transport de la pierre emmenée à l'état brut sur les chantiers de construction. Le déclin de l'exploitation et le camionnage ont tué ligne Riom - Volvic.

Les propriétés de l'andésite détectées par un lorrain établi en Auvergne Jean-Louis Kessler, permettent de nouvelles utilisations( fin XlXeme); comme elle résiste aux acides, on peut la substituer au platine: l'industrie chimique l'utilise pour confectionner des bacs ou des tuyaux aux formes les plus compliquées. La lave pouvant être émaillée à haute température, elle sert depuis plus d'un siècle pour la confection de plaques indicatrices (pour les noms de rue, les bornes " Michelin "...). Une usine s'est installée à St Martin près de Riom et s'est spécialisée dans les plaques pour laboratoire et les tables d'orientation. D'autre part, outre l'utilisation funéraire traditionnelle (voir le cimetière des Carmes à Clermont), la pierre de Volvic s'est ouvert un marché florissant dans le dallage , celui de la construction ayant pratiquement disparu.

La main d'oeuvre s'est pourtant réduite, suite notamment à l'introduction du sciage mécanique au fil puis à la scie circulaire pour les petites épaisseurs.

Le comte de Chabrol non seulement ouvrit le marché de la capitale à la pierre de Volvic mais, sous la Restauration (1820) il créa une Ecole d'architecture destinée à former des tailleurs de pierre et des sculpteurs. Laïque ou congréganiste, l'école resta communale jusqu'en 1879 puis devint départementale. Les Frères des Ecoles Chrétiennes qui dirigeaient l'école firent élever à mi-hauteur du puy de la Bannière l'imposante statue de Notre-dame de la Garde (5,50 m de hauteur) à laquelle fut adjointe une chapelle à la fin du XIXène siècle.

Le chantier de la cathédrale de Clermont et ceux qui suivirent donnèrent leur essor aux carrières de Volvic qui devaient jusqu'à nos jours occuper des milliers de personnes. La plupart des villes, villages, châteaux, fontaines, monuments funéraires de la région en est issue, sans parler des kilomètres de trottoirs parisiens, des panneaux de signalisation routière jusqu'en 1970, des tables d'orientation, des cuves de l'industrie chimique, etc.

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Les captages de Volvic

Filtrée par d'épaisses couches de cette lave décidément bénie, une eau minérale particulièrement pure jaillit à Volvic.

La société des eaux de Volvic a d'abord utilisé un forage de 1922 pratiqué presqu'à l'horizontale. Au bout de 700m, il rencontre, au contact du socle granitique, un ruisseau souterrain débitant près de 200 litres à la seconde. L'eau filtrée naturellement est faiblement minéralisée et reste à une température constante de 8,80C. Cette eau alimente de nombreuses communes de la Limagne de Riom. Jusqu'en 1965 l'eau mise en bouteille provenait uniquement de ce captage. En 1965, un autre forage, cette fois-ci verticale, a permis d'atteindre le socle granitique, à 80 m, pour capter une eau bactériologiquement pure (source Clairvic). Sa commercialisation intensive a justifié la création d'une nouvelle unité d'embouteillage entre Volvic et Riom. La visite de la Maison de la pierre et des installations de la Sociétés des eaux de Volvic constituent des compléments utiles.

L'activité industrielle s'exerce maintenant, surtout dans le domaine des eaux minérales. En 1922, les villes de Châtel-Guyon, Riom et Volvic ont constitué un Syndicat intercommunal " à l'effet de rechercher et obtenir de l'eau réellement pure et en quantité suffisante " pour subvenir à leurs besoins on eau potable. Un puits de plus de 750 m de profondeur fut foré au Goulot et permis d'exploiter une source au débit constant; dès 1929, 24 communes sont desservies. Dans l'usine construite à proximité, on commença en 1938 à mettre l'eau en bouteille pour la commercialisation ; elle s'est convertie en boissons aux fruits (oasis )
En 1961, la Société des Eaux, propriétaire de nombreux terrains en aval, fait entreprendre des recherches et des sources sont découvertes en 1964, 1969 et 1980 ; ces eaux minérales naturelles aux vertus antisclérosantes sont traitées dans l'usine nouvelle du Chancet (dans la plaine) depuis 1973. Dans les années 1980, on embouteille plus de 260 millions de litres par an dans les deux usines, ce qui représente 2,5% du marché national des eaux minérales. La société emploie 525 personnes. Sa notoriété s'est imposée sur le marché. Elle est exportée aujourd'hui dans un très grand nombre de pays étrangers.

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